Voici quelques questions auxquelles vous pouvez vous préparer…
1 – « Pouvez-vous me parler de vous… ? »
Cette question est quasiment inéluctable, une « figure de patinage artistique imposée » comme l’affirme Claude. « C’est ce que l’on appelle le Pitch » C’est une entrée en matière qui, à première vue, peut paraître simple mais qui déstabilise plus d’un candidat lors d’un entretien d’embauche. Pourtant, ce n’est ni une question piège, ni une question particulièrement complexe.
Alors comment répondre quand on nous demande de se présenter en entretien d’embauche ?
« Il faut que vous puissiez présenter – en 1min30 ou 2min maximum – votre parcours, qui vous êtes, ce que vous avez fait, explique Claude. Ne tombez pas dans le piège de faire un récit chronologique de votre parcours. Mentionnez seulement les expériences – personnelles et professionnelles – qui peuvent être mises en relief avec le poste pour lequel vous candidatez, et sachez établir des liens entre les deux. Même chose pour votre parcours académique : ne vous contentez pas de dire « j’ai un master en commerce international » ; pointez plutôt les connaissances spécifiques acquises durant votre formation qui pourraient intéresser votre recruteur, du type « ma formation m’a apporté des connaissances législatives complètes sur les règles du commerce international en Europe.” Il s’agit d’apporter les bons éléments au recruteur, pour lui faciliter la tâche, afin qu’il comprenne la logique de votre parcours et qu’il comprenne les points qui vous différencient d’un autre candidat. »
Préparer cette question d’entretien d’embauche vous permettra d’orienter la discussion sur le terrain où vous êtes le plus à l’aise, de ne pas vous perdre dans un monologue hésitant et surtout, de mettre en valeur vos atouts. « Évitez les “pitchs mal de mer”, c’est-à-dire des présentations mal structurées auxquelles on ne comprend rien. Restez simple, clair et différenciant. »
Sélectionnez bien les expériences et les ambitions dont vous aimeriez parler en entretien d’embauche car c’est une manière de tendre une perche au recruteur. Si vous voulez particulièrement développer autour d’un projet ou d’un précédent poste, c’est le moment de le glisser dans la conversation.
2 – « Pourquoi avoir postulé à ce poste et dans notre entreprise en particulier ? »
Les recruteurs veulent s’assurer qu’ils ont en face d’eux quelqu’un qui sait pourquoi il est là, dans quoi il s’est lancé en postulant. La question “pourquoi avoir postulé chez nous” leur permet donc de distinguer ceux qui ont postulé “au hasard” des personnes réellement motivées. La réponse doit faire appel à votre personnalité et à vos envies, et doit aussi démontrer votre bonne connaissance de l’entreprise.
Premièrement, c’est le moment de revenir sur ce qui vous a attiré dans cette annonce, mais aussi de montrer ce qui vous importe professionnellement : le secteur d’activité, l’environnement de travail, un aspect précis de la mission, l’évolution de carrière, la culture de l’entreprise… Une bonne introspection qui vous permettra également de vérifier que vos attentes correspondent bien à la réalité du poste !
Deuxièmement, vous devez faire des recherches approfondies sur l’entreprise avant l’entretien d’embauche. Sachez que pour une majorité des recruteurs, ne pas être capable de parler avec justesse de l’activité de la société est un élément rédhibitoire ! Claude affirme que « si vous postulez par exemple pour une entreprise qui vend des produits en B2C, il est impératif de se rendre sur un point de vente avant l’entretien, pour connaître les produits et poser des questions aux vendeurs, afin d’arriver le jour J avec une bonne connaissance de l’entreprise. »
Avant l’entretien, vous devez donc vous assurer d’avoir en tête un certain nombre de données sur l’entreprise :
- le nom du CEO
- la date de création
- le résumé de l’activité en 2 phrases
- les concurrents principaux
- les dernières actualités (grands partenariats, rachat, nouvelle technologie dévoilée…)
- les valeurs
- quelques noms de clients
En effet, ils pourront parfois demander en entretien : « Une de nos actualités vous a-t-elle marqué récemment ? » N’hésitez donc pas à vous renseigner sur le secteur d’activité : le fait de lire certains articles vous permettra de saisir le jargon du secteur. Enfin, glisser quelques termes techniques ne pourra que vous aider à gagner en crédibilité !
3 – « Quelle est la réalisation professionnelle dont vous êtes le plus fier ? »
Il s’agit pour le recruteur de savoir de quoi vous êtes capable lorsque vous êtes au top de votre forme. Parler de ses réussites en entretien, c’est la clé pour se différencier des autres candidats.
Cela montre que vous êtes en mesure de produire des résultats tangibles. Et même si le recruteur ne s’attarde pas sur cette question, la réponse que vous aurez préparée pour l’entretien d’embauche sera forcément l’occasion de marquer des points. Évidemment, il est préférable de choisir une réussite qui montrera à l’entreprise que vous pourrez assurer dans le poste convoité. Laissez donc de côté l’histoire de cette fois où vous avez sauvé le bureau en réparant la machine à café.
À l’inverse, préparez également une bonne histoire sur la situation qui vous a posé le plus de problèmes et comment vous êtes parvenu à la surmonter. Montrez que vous avez su faire preuve d’optimisme et de persévérance et que, malgré les difficultés, vous êtes venu à bout d’un vrai challenge. En prime : vous en avez tiré des leçons ! Souvent, parler de ses obstacles et de ses échecs est bien plus révélateur et intéressant que de parler de ses réussites…
4 – « Que mettriez-vous en place en arrivant à ce poste ? »
Un parcours intéressant, des qualités certaines et un discours séduisant vous permettront sans aucun doute de faire bonne impression à l’entretien d’embauche.
Mais s’il ne devait y avoir qu’une seule façon de convaincre le recruteur que vous êtes le bon candidat, ce serait indéniablement la projection et la mise en pratique concrète. Pas encore en poste, vous êtes déjà capable d’être force de proposition,de proposer des solutions et suggérer des leviers à actionner une fois embauché ? Bingo ! C’est ainsi que le recruteur évaluera votre connaissance de l’entreprise et votre capacité à prioriser.
Mais rassurez-vous « ce n’est pas vraiment une question qu’on pose aux débutants, éclaire Claude. Elle est plutôt destinée à ceux qui seront amenés à prendre en charge une équipe, ou pour les profils seniors ».
Pour répondre à cette question délicate, vous devez avoir bien cerné les exigences du poste et le contexte de l’entreprise. N’hésitez pas à vous projeter avec un mini audit des besoins et à proposer des actions concrètes à mettre en place : quelles informations iriez-vous chercher ? Dans quel but ? De quoi aurez-vous besoin ?
« Il se peut qu’on vous pose des questions sur la connaissance que vous avez des produits vendus par l’entreprise, et qu’on vous demande la manière dont vous les mettriez mieux en avant. Mais on ne va pas vous demander de révolutionner le département qui vous embauche », précise Claude. Si la question ne tombe pas lors de l’entretien d’embauche, n’hésitez pas à prendre les devants !
5 – « Pourquoi devrions-nous vous embaucher ? »
Le recruteur vous demande de vous mettre à sa place en lui expliquant pourquoi il devrait vous embaucher vous et pas un autre. Cette question est extrêmement révélatrice de votre capacité à convaincre, de votre confiance en vous et de votre motivation.
La meilleure façon de vous préparer à cette question d’entretien d’embauche est de prendre la fiche de poste et de comparer les exigences de celle-ci à vos expériences passées réussies et ainsi qu’aux compétences et aux domaines dans lesquels vous excellez au travail. Face au recruteur en entretien, soulignez tous les points sur lesquels vous “matchez” et insistez sur cette petite chose en plus qui fait que vous sortez du lot.
Pour Claude, l’argumentaire doit se faire en trois étapes : « Premièrement, on se réfère aux expériences qu’on a eu auparavant et qui convergent vers le poste. Deuxièmement, vous devez parler avec authenticité de l’intérêt que vous avez pour cette entreprise et pour ce secteur en particulier. Enfin, évoquez des qualités plus personnelles qui pourraient être bénéfiques à votre futur employeur, comme votre capacité à travailler en équipe ou votre esprit d’initiative. »
6 – « Quelles sont vos prétentions salariales ? »
Il est ici moins question de séduire le recruteur que de ne pas se laisser prendre au dépourvu. Ne pas se préparer à parler des prétentions salariales lors d’un entretien d’embauche, c’est courir le risque, sous l’effet du stress et de la pression, de sous-estimer ce que vous “méritez” ou de dire quelque chose qui vous fera du tort lors des négociations futures autour de la question de la rémunération.
Alors surtout, ne laissez pas cette question vous prendre par surprise ! Claude conseille « de se renseigner au préalable sur les grilles salariales en fonction du type de formation que vous avez fait, de votre parcours, de votre expérience, etc. »
Pour vous aider dans votre réflexion, n’hésitez pas à demander des avis autour de vous, à consulter sur le web (LinkedIn, Apec, Juritravail, etc.) les salaires moyens en vigueur pour le type de poste et le secteur en question. Vous pouvez également chercher d’autres offres d’emploi similaires sur lesquelles une fourchette de rémunération est indiquée.
7 – « Avez-vous des questions ? »
La fin de l’entretien d’embauche est un moment-clé, à ne pas rater ! Ainsi, il est impératif de rebondir sur cette fameuse question qui clôt souvent la discussion.
Terminer sur un : « non je n’ai aucune question, merci » renverra un signal plutôt négatif au recruteur.
Claude recommande de « montrer que vous avez eu une démarche personnelle de recherche d’information. Intéressez-vous aux choix stratégiques de l’entreprise, en lui demandant par exemple pourquoi elle fait comme ça et pas d’une autre manière. Posez aussi des questions sur votre future équipe et sur la manière dont est organisé le travail. »
Une bonne préparation vous donnera certainement assez d’informations et leur lot de questions à poser pendant un entretien d’embauche, mais si vous avez peur de sécher, n’hésitez pas à noter sur votre carnet quelques questions qui montreront votre curiosité. Voici quelques idées :
Quels sont les projets de l’entreprise à court-terme ?
Comment se déroule la suite du process ?
Le poste est-il susceptible d’évoluer ? Si oui, comment ?
L’entreprise va-t-elle s’ouvrir à l’international ?
Comment définiriez-vous la culture de l’entreprise ?
Réfléchir à ces sept questions, c’est la garantie de vous présenter en entretien d’embauche avec une base solide et d’aborder plus sereinement l’exercice. De quoi mettre toutes les chances de votre côté ! Mais n’oubliez jamais qu’un entretien de recrutement est avant tout une rencontre et qu’elle se vit à double sens.
Si le recruteur a de nombreuses questions pour vous, il y aura également un temps où ce sera à votre tour de poser les vôtres. L’occasion de faire preuve de curiosité, d’illustrer une fois encore votre motivation et votre envie de grandir avec l’entreprise ! Bonne chance !